Le 15 août dernier (bravo à moi qui met un mois à écrire un article), je nous est lancé, Volcan et moi, dans un truc un peu foufou : faire une épreuve d’endurance ! Quelle journée ! Je vais essayer de vous raconter tout, l’avant épreuve, pendant, et après. Je vous préviens, ça déménage ! Parce que 10 km, mine de rien, c’est pas de tout repos, ni pour le cheval, ni pour le cavalier, et je ne vous parle pas du groom 😉 ).
Quand j’ai commencé à monter à cheval fin juin, je me suis dit que pour sauter à nouveau sur un vrai parcours, j’attendrais un peu, vers la fin d’année, histoire de me remettre vraiment à cheval, et de reprendre des cours sérieusement. Mais à mon retour de vacances, début juillet (vives les 2 semaines annuelles…), voyant que la remise en selle se passait très bien, j’ai eu envie de me lancer un défi. Je voulais partir en rando d’une journée à la base, avec des copines. Jusqu’au moment où j’ai vu passé une annonce d’une endurance à Saverne (à 45 km de notre club), le Raid des licornes. Cette compétition permettait à des novices comme moi de faire une 10 km, histoire de voir comment se déroule ce type d’épreuve. À part ce que ma copine Fanny qui faisait de l’endu’ et qui me racontait un peu ses sorties et entrainements, je n’en savais pas beaucoup plus.
Tout d’abord, il fallait trouver un transport. N’ayant pas ni la voiture pour tracter, ni le van, je me suis vite tournée vers la location de camionnette. C’est Monsieur le Groom chéri qui allait conduire. Il s’est proposé, et perso, j’étais rassurée de ne pas avoir à le faire. Pour diviser les frais et ne pas faire le voyage seuls, on a trouvé une autre cavalière à chercher sur le chemin de Saverne, qui elle s’était engagée sur la boucle de 20km.
Puis, pendant 1 mois, j’ai remis le mode trotting en mode ON. Volcan est monté, travaillé ou au moins sorti au pré tous les jours, il s’est musclé et a perdu du poids depuis qu’il est avec moi, je partais plutôt confiance niveau physique. Niveau cardio, je ne savais pas du tout.
Le 14 août est passé très vite. Entre chercher la camionnette, préparer les affaires, voir comment allait Volcan. La météo promettait d’être bonne, voir chaude. J’avais hâte d’être au lendemain.
Ah oui, et puis on a présenté la camionnette à Volcan aussi. Faut dire qu’il n’avais pas pris les transports depuis 2 ans et demi. Un peu de Rescue Fleurs de Bach, et au lit.
Le trajet aller et l’arrivée sur la course
Mardi 15 août, le réveil est un peu difficile, mais la journée promet d’être passionnante, alors, on a pas trop de mal à sortir du lit. On arrive au club, et Volcan, en nous voyant, nous dit bonjour avec un petit hennissement (ce qu’il ne fait pas souvent). Il a compris qu’aujourd’hui, quelque chose va se passer.
Je charge la camionnette avec toutes nos affaires, on monte Volcan dedans, et c’est parti ! Et ohlala ! Que la première partie du voyage a été compliqué. Dès la sortie du club, Volcan hennit comme pas possible. Il frappe du sabot, tangue. Bref, il est énervé, pas rassuré, et il le dit ! Lui qui est de nature calme et discrète… On a l’impression de lui faire du mal, et qu’à chaque feu rouge, on va devoir le sortir en urgence. Il fait déjà chaud, et on a tous les 3 hâte d’arrivée à l’écurie de notre co-voiturage.
35 minutes après (Volcan s’est apaisé et Monsieur le groom a pris le rythme pour passer les rond points), on fait la pause pour charger la jument avec qui ont va aller à l’endurance. Volcan est trempé de sueur le pauvre. Mais il s’est enfin calmé. On le descend pour qu’il se dégourdisse les jambes, il broute de l’herbe bien verte, boit un peu, et se rafraîchit. La jument est sympa et ne fait pas sa jument. Volcan a l’air d’apprécier sa compagne d’un jour.
La deuxième partie du trajet se passe nettement mieux. On arrive sur le site avec un peu de retard, il doit être 10h15. On décharge les chevaux sur le parking réservé à la compétition, et on file récupérer dossards, road book et fiche de cavalier/cheval, sur laquelle seront indiqués l’heure de départ et d’arrivée, ainsi que le cardio de départ et d’arrivée.
J’ai même droit à un bracelet pour indiquer aux autres que je suis novice. Je n’ai pas d’assistance perso, l’organisation de la course en a prévu pour nous. Sur ma boucle de 10 km, il y a un point d’assistance, à mi-parcours.



La course d’endurance
Le checking vétérinaire de départ se passe bien, je suis fière de mon poney : il trotte bien activement quand je lui demande, en restant à sa place.Niveau cardio : 40 au départ. On a le feu vert pour partir.
En 10 minutes, les chevaux sont sellés, les casques sont mis (et mon air-bag aussi), on est paré ! Volcan observe tout, je le sens un peu nerveux, mais plutôt attentif à ce que je lui demande.
Le départ de la course se fait à la sortie du parc du Château du Rohan, en ville. On longe d’abord le canal de la Bruche pour sortir de la ville, en file indienne, le pas est obligatoire. Des chevaux devant, des chevaux derrière. On est entouré de petits pur-sang arabe un peu chaud.
À la sortie du canal, les chevaux se dépassent, moi, je suis dans un petit groupe de 4; j’avancerais avec eux pendant 5 km. Quelques-un sont déjà au petit galop, sur le macadam. Je maintiens Volcan au trot. Je n’aime pas beaucoup le faire trotter sur un sol aussi dur, mais y a pas trop le choix. Le dénivelé se fait bien sentir, et on continuera de monter pendant 5 km (500 m de montée au total je crois). Le tracé de la course nous amène enfin à l’extérieur de la ville. Le chemin borde des prés, la forêt arrive vite. Ça continue de monter.
Nous sommes tous les 4 passés au galop depuis un moment. Je suis pas hyper à l’aise, Volcan cherche à suivre les autres chevaux, qui sont partis sur des courses de 20 et 40 km, et on plus d’expérience, ça se voit. On galope bien, Volcan souffle de plus en plus fort. J’arrive un peu à le ralentir, mais c’est compliqué de le séparer des autres…
Les passages de fin de montée nous obligent à repasser au trot, Volcan souffle toujours, je vois ses naseaux grands ouverts. Il y a même un moment où je me demande dans quoi je l’ai embarqué. Et si il me faisait un malaise ? Si on avait un soucis ? Mes mollets n’ont pas l’habitude non plus de rester en suspension aussi longtemps.
L’assistance est enfin là ! Volcan boit, je vide des bidons d’eau sur son encolure et sur la croupe. Il reprend déjà son souffle. La jument avec qui nous avons fait le trajet est engagée sur la 20 km, nos chemins se séparent ici. Elles repartent avant nous. Notre chemin commence à descendre pour nous.
Désormais, c’est rien que nous 2, en tête à tête!
Il y a des racines d’arbres qui dépassent, des rochers affleurant, je garde Volcan au pas sur ce chemin forestier. L’objectif n’est pas le chrono, mais de se faire plaisir. C’est notre première sortie juste tous les 2, en terre inconnue en plus. En 10 petites minutes, on retrouve un beau chemin de terre, la forêt s’éclaircit. Je reprends notre trot de trotting, bien actif. Volcan est attentif à tout, hennit toutes les 2 minutes, garde la tête bien haute, mais ne bouge pas une oreille ! Exemplaire ce poney.
Moi qui en ai rêvé, de ce jour, où je me baladerais avec mon cheval. 2 ans et demi après… WE DO IT. Plus le temps passe, plus il m’épate ! Moi, sur mon poney, j’en ai un peu pleuré. De bonheur. La course n’était même pas finie que moi je fêtais déjà une victoire. Je suis sûre que Volcan a compris.
À la sortie de la forêt, on a vite rejoint la ville et la partie du canal au pas. Les derniers mètres, l’effervescence de la course d’endurance nous rattrape, et on finit au grand trot (sur le macadam et de grandes dalles pavés, j’ai pas aimé non plus).
Le trot de Volcan comparait à celui des « vrais » chevaux d’endurance. Très intéressant à comparer.
Fin de course et retour à la maison
Monsieur le Groom est là, à nous attendre près de l’arrivée. Même si au final on est parti qu’une heure, je l’ai senti rassuré de nous voir en entier, et moi en selle.
La course n’est pas encore totalement finie. Il faut encore passer le contrôle véto. Niveau cardio : Volcan a 38 (moins qu’au départ),et pas de boiterie. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il ne boit pas, et qu’il a transpiré pendant la course et pendant le transport à l’aller. Pourtant, je l’ai habitué à ne pas boire qu’à l’abreuvoir mais là, j’ai le sentiment qu’il est plus intéressé par ce qu’il se passe autour… Le vétérinaire comprend mon inquiétude, il m’explique que Volcan n’est pas déshydraté, que les bruits intestinaux sont normaux. Un peu de calme et de repos avant de reprendre la route et ça ira.
Pour nous aussi, c’est le moment de se reposer. On s’installe sur les pelouses du parc devant le Château du Rohan, on boit un verre, et on mange une part de pizza.
Volcan mange bien, il boit aussi. Il a l’air comme à la maison. Un peu plus et il se roule dans l’herbe ! Rien ne le perturbe. On lui met de l’argile sur les antérieurs et postérieurs, puis les bandes de repos.
La camionnette est prête, et à 15h, on prend le chemin du retour. Les chevaux sont comme nous, K.O et le trajet se fait dans le plus grand calme.
En débarquant devant notre écurie, le voisin de box de Volcan lui dit bonjour, il lui a manifestement manqué. Pendant qu’on range les affaires, on laisse Volcan encore dehors. Qu’il profite, la journée est belle. Quand il nous regarde, je sens qu’il nous dit quelque chose du genre « J’étais pas trop rassuré en partant, mais j’ai passé une super journée ! ». Il hennit, nous appelle. Mon petit coeur bat fort.
Aujourd’hui, on a été ses vrais référents, son groupe à lui. Et nous deux, pendant notre endurance, on a fait une vraie équipe, pas uniquement pour faire des tours de manège. Lui le moteur, moi la pilote. Je lui ai fait confiance et lui aussi envers moi.
Une expérience que je n’attends que de renouveler, certainement au mois de mars prochain. Je suis fière de lui, et fière de moi (et de mon super Groom de choc !)


