Volcan travaillant quotidiennement en reprise (soit avec moi, soit avec une de mes demi-pension), la question de le tondre ou non s’est assez rapidement posée. J’ai du aussi apprendre à reconnaitre quand il avait froid. Parce que tondre son cheval n’est pas sans conséquences. On le prive quand même de ce que la nature lui a fourni de plus efficace contre la baisse des températures.
Si on décide de tondre son cheval, il faut être conscient qu’il faudra apprendre à gérer les changements de température, qui peuvent parfois être assez importants dans une même journée; le box de Volcan donne sur l’extérieur, en bordure de forêt, dans il y a plus d’humidité (et de froid humide en hiver) qu’un box en intérieur, mais il est placé au sud, donc, ça peut chauffer vite, même avec le soleil d’hiver. Brrrrrr, humidité, possibles courants d’air et moins de protections thermiques du box.
Essayons d’abord de comprendre comment le cheval réagit, face aux températures qui baissent.
Une des premières choses à savoir, c’est que le cheval n’a pas froid aux mêmes températures que nous. Si pour nous, humains, la température de confort tourne autour de 25°C, celle du cheval (non tondu, et vivant en climats tempérés), est située approximativement entre 5°C et 25°C.
En hiver, on a froid et notre première réaction en tant qu’humain, c’est de vouloir couvrir plus notre cheval, puisque nous, on met des couches de vêtements supplémentaires. On se trompe !
Car contrairement à nous qui avons maintenant besoin de vêtements pour avoir chaud en hiver, le cheval a conservé plusieurs moyens pour lutter contre le froid :
- La chaleur créée par les mouvements quand il se déplace (les muscles créent aussi de la chaleur via les tremblements);
- L’énergie créée par le système digestif (cela donne une raison supplémentaire de vérifier que son cheval a du foin pour la nuit);
- Le joli poil effet nounours qui permet d’emprisonner l’air sous le poil, c’est un super isolant thermique !
C’est pour ces raisons qu’à l’automne, le cheval commence à produire plus de poils et qu’il devient aussi plus… énergique on va dire, et qu’il le devient encore plus si on ne lui met pas de couvre-reins en début de travail. C’est parce qu’il cherche le moyen le plus simple de se réchauffer.
En sachant tout ça, en tant que responsable de dodu, 3 possibilités s’offre à nous l’hiver venu :
- Laisser le cheval faire son poil et se débrouiller (ce qui est une bonne solution aussi. En tout cas, c’est la plus naturelle).
- Le couvrir légèrement dès que les températures baissent sans le tondre
- Le tondre; ce qui signifie qu’il faudra le couvrir !
Tondre et gérer les couvertures
La tonte permet de limiter la transpiration pendant le travail et d’accélérer le séchage après. L’image que j’aime beaucoup c’est de s’imaginer courir un jogging en doudoune. On aurait vite trop chaud, et bonjour la transpiration. C’est, j’en ai pleinement conscience, complètement non-naturel pour le cheval et égoïste de la part de son propriétaire. Peut-être que plus tard, dans ma vie avec Volcan, je ne le tondrais plus.
Le risque, quand on fait transpirer son cheval pendant le travail, c’est de le laisser mouiller après le travail. Imaginez-vous toujours, après votre jogging en doudoune, vous rentrez chez vous ou vous restez dehors, en gardant votre doudoune sur le dos. Vous allez attraper froid, c’est garanti ! Le cheval, c’est pareil. Donc soit il a ses poils de nounours et c’est à vous de transpirer pour le sécher entièrement, soit vous l’avez tondu et après le travail, vous lui remettez sa couverture, en vérifiant que d’une votre cheval n’est pas mouillé, et de deux, votre couverture ne l’est pas non plus.
Ce conseil, je vous le donne parce que l’année dernière, j’ai laissé ma couverture mal plier sur la porte du box (pas de pluie ou de neige en prévision) et l’humidité de la nuit qui tombait s’est accrochée à la polaire de l’intérieur de la couv’. Heureusement, j’en avais une deuxième.
Comment savoir si notre cheval a froid ?
En réalité, ce n’est pas vraiment le froid que le cheval n’aime pas, c’est par dessus tout l’humidité et les courants d’air. C’est pour ça que même en été, vous devez vous méfier des courants d’air après avoir douché votre loulou.
Pour savoir si Volcan a froid, je lui touche la base des oreilles, et je glisse mes mains sous sa couverture : si sa peau est froide, cela signifie qu’il n’est pas assez protégé. Ces deux points donnent en général une bonne indication. Ça permet aussi de voir si, au contraire,
- Si votre cheval perd de l’état, c’est-à- dire qu’il perd du poids, c’est qu’il dépense plus d’énergie pour lutter contre le froid. Réajustez la ration ou couvrez-le un peu plus (ou couvrez-le tout court si il ne l’ai pas déjà). Et pensez à lui donner un mash chaud (pas brulant hein !) une ou deux fois par semaine (par exemple, moi, c’est le dimanche, au retour du trotting).
L’année dernière, c’était l’année test. Même si nous avons eu un hiver pas très froid, j’ai appris à voir quand il fallait changer Volcan avait trop chaud; par exemple, je passais d’une journée à l’autre d’une grosse couverture (quand on était sous les 5°C ) à une couverture moyenne, quand les température restaient au alentour de 10°C. Ce qui est compliqué à gérer, c’est les périodes de redoux bien marquées, quand il fait 5°C la nuit, mais 15°C la journée.
Le choix de la couverture dépendra de pas mal de facteurs, je vous conseille d’aller faire un tour sur ce billet.
De mon côté, j’ai choisi de tondre mon loulou. J’ai acheté une tondeuse avec une autre propriétaire, qui sera rapidement rentabilisée.
J’ai fait une tonte de chasse, laissant les poils sur les jambes pour protéger du froid, de la boue, de l’humidité et des éventuelles plaies que pourraient causer les branchages pendant nos trotting. J’ai aussi laissé les poils au niveau de la selle.
Et pour ceux et celles qui veulent voir à quoi ressemble Volcan une fois tondu, voici le résultat ! Une fois de plus, il s’est montré exemplaire ! Il n’a pas bougé, même sur les parties les plus sensibles.
Et vous, vous tondez votre cheval l’hiver ?
