Choisir sa/ses couverture(s) pour l’hiver

L’automne est là, et l’hiver va bientôt suivre. Et l’année dernière, c’était le premier hiver que je vivais comme propriétaire de cheval, et des questions du style « Quand commencer à couvrir mon cheval ? À partir de quelle température je dois couvrir ? Quelle couverture ?  Quelle taille choisir ? Polaire, chemise séchante, nid d’abeille , couverture de box, d’extérieur?… »

Couvrir son cheval, ce n’est pas quelque chose d’anodin. Je ne veux pas parler ici du débat « Tondre (et pourquoi ?) VS Ne pas tondre(et pourquoi ?) », mais plutôt de comment savoir gérer au mieux le passage automne/hiver, avec des températures plus basses, sans vouloir surprotéger votre cheval, et sans qu’il n’attrape froid non plus.

Le vocabulaire « Couvertures »

Pour bien choisir une couverture, il faut d’abord comprendre les caractéristiques techniques (apport de chaleur, résistance, taille,…). Vous pourrez ainsi savoir si laquelle correspond à vos besoins.

Le grammage (vous le verrez indiquer en Gr sur les couvertures): c’est avec cela qu’on va classer la protection thermique d’une couverture, c’est-à-dire la capacité de la couverture à tenir chaud. Plus le grammage est élevé, plus la couverture sera épaisse et tiendra chaud. Une 100 Gr est une couverture dite légère (on parlera parfois de chemise), alors qu’une 400 Gr permet d’affronter des températures basses (comme celle d’un hiver en extérieur).

Les deniers : c’est la mesure de résistance d’une couverture aux déchirures et à l’usure. Plus le nombre de deniers d’une couverture est élevé, plus elle est résistante (c’est le même principe pour nos collants).  On préférera utiliser une couverture de 600 deniers pour un cheval au box et une de 2000 pour un cheval au pré avec des congénères (la couverture sera exposée aux intempéries et aux morsures).

L’imperméabilité d’une couverture est simplement précisée ou non sur la fiche technique et résulte d’un traitement particulier du tissu.

Choisir la bonne taille

La taille d’une couverture se mesure par rapport à la longueur totale (de la pointe de l’épaule à la pointe des fesses) et la hauteur de votre cheval au garrot. Donc, à moins que vous ayez un très petit poney, demandez de l’aide pour mesurer. La corpulence de votre cheval peut jouer sur le choix entre 2 tailles. Par exemple, Volcan est plutôt petit (il fait environ 1,60 cm au garrot) mais il a un peu d’épaules (ok, il est un peu dodu), j’ai du prendre du 145 cm, le 135 cm était trop petit.

Voici les tailles de couvertures :

  • pour un cheval qui mesure de 1,20 à 1,30 cm : 115 cm (5’3″ en ANG);
  • pour un cheval qui mesure de 1,35 à 1,50 cm : 125 cm (5’9″ en ANG);
  • pour un cheval qui mesure de 1,50 à 1,60 cm : 135 cm (6’0″ en ANG);
  • pour un cheval qui mesure de 1,60 à 1,70 cm : 145 cm (6’3″ en ANG);
  • pour un cheval qui mesure de 1,70 à 1,80 cm :  155 cm (6’9″en ANG);
  • pour un cheval qui mesure de 1,80 ou plus : 165 cm (7’0″en ANG).

Les différentes couvertures et leur utilisation

Je ferais ici un focus sur les couvertures, mais il faut juste distinguer les couvertures des chemises, qui ont chacune différentes utilisations.

Les chemises

Une seule épaisseur de tissu et plus destinée à l’écurie.

Une chemise en nid d’abeille ou séchante. Ce tissu est très aéré (sur les nid d’abeille ) et absorbant, il permet  d’absorber rapidement l’humidité du poil (cause transpiration, douche, averse ). C’est une chemise qui sert uniquement à sécher le cheval ! Elle doit être enlevée une fois que le cheval est sec, pour éviter le coup de froid. Imaginez rester avec votre serviette mouillée sur le dos… C’est le rhume assuré !

La nid d’abeille peut aussi être utiliser l’été pour protéger des insectes.
Une chemise en coton pourra servir comme protection légère durant un transport si il fait un peu frais, pour garder un cheval au chaud au box en milieu de saison, quand les « vraies » couvertures sont trop chaudes.

Les couvertures

Doublée et matelassée, parfaite pour l’extérieur, si elle est imperméabilisée (il y a couverture de box, non-imperméabilisée, et d’extérieur, imperméabilisée).
Une couverture de pré se doit d’être imperméable avec un tissu intérieur respirant pour que le cheval ne transpire pas dessous ou qu’il puisse sécher si jamais la pluie lui coulait le long de l’encolure jusqu’à l’avant-main (dans ce cas, un couvre-cou peut être une bonne idée). Pour l’arrière-main, il y a aussi un rabat de queue, pour évacuer l’eau de cette partie fragile de nos dodus.

Choisissez la avec un bon système de maintien : une sursangle croisée, sangles au niveau des postérieurs, une courroie de queue et au poitrail. Croyez-moi, c’est bien utile en cas de roulade frénétique, ou de bons gros galop au pré; sans ça, la couverture risque de faire peur au cheval, de peut-être le blesser, et de finir en charpie. Elle doit aussi laisser assez de liberté de mouvement au cheval, les couvertures à soufflets sont à privilégier.

Pour le couvre-rein, il a pour but de protéger les reins des chevaux tondus, en attendant qu’ils s’échauffent. Vous pouvez le prendre en polaire, ou faire comme moi, payer un peut plus cher mais investir dans un 3 en 1 : imperméable ou polaire ou imperméable ET polaire (celui de Fouganza). Super pratique pour le rangement et la fermeture éclair avec laquelle je zippe l’ensemble permet d’avoir un couvre-reins qui ne glisse pas.

Si vous couvrez trop tôt, votre cheval fera moins de poil (moins de poils, moins de transpiration). Mais par contre, vous aurez plus de risque qu’il est trop chaud dans la journée.

Ne dégainez pas trop vite vos couvertures ! Observez votre cheval et faites confiance à votre bon sens (et n’ayez pas peur de poser des questions aux gens qui vous entourent (des astuces pour savoir si il a froid par ici ).

Dans mon casier de propriétaire.

L’année dernière, j’ai acheté 3 couvertures, au fur et à mesure, et en profitant un maximum des promo dans les magasins (parce que faut pas se le cacher, ça coûte des sous les couvertures) : la polaire simple (une occasion), la « grosse » de 300 gr, avec l’offre Avant l’hiver de Krämer, et la polaire imperméable, pendant les soldes de janvier chez Horsewood.

L’hiver a été doux, ces couvertures ont largement suffit. Les jours où il a fait du -10°C, j’ai un peu rabattu le volet supérieur du box de Volcan, et sa litière de paille a fait office de radiateur. Ça s’est très bien passé !

couverture-polaire-impermeable
Couverture polaire imperméable, ça fait un peu comme un jogging, et ça convient parfaitement pour le pré (parce que la simple polaire, elle aime pas la boue, la pluie, l’humidité…)

 

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Couverture de 300 gr imperméable, que je laisse aussi au box, vu qu’elle est respirante aussi. Et les tâches sont bien parties !

 Astuces en plus avec les couvertures

  • Après le travail, n’oubliez pas de marcher votre cheval pour le sécher. On couvre pour la nuit un cheval sec.
  • Quand vous pansez votre cheval avant de le seller, enlever progressivement la couverture pour éviter le choc thermique. Je fonctionne par moitié de corps : je soulève d’abord le devant de la couverture, je brosse l’avant-main, puis je remets en place la couv’, je procède de la même manière pour l’arrière main. Et pour seller, je mets tout de suite le couvre-reins, en faisant glisser la couverture en dessous.
  • Pensez à nettoyer vos couvertures (surtout si votre cheval va au pré avec).
  • Réimperméabiliser vos couvertures d’extérieur avec un produit adapté.